mardi 18 juin 2013

Les TDAH dans les séries télé



On trouve beaucoup de neurodiversité dans les séries télé : c'est normal, ça permet de créer des personnages attachants et mémorisables, facilement identifiables par le public. Que du bon, quand il va falloir filer une intrigue sur 483 épisodes...

Passons sur les serial killers et autres vampires, qui font frissonner la ménagère en promettant du sang à chaque épisode. Hollywood en fait trop souvent des espèces de pitres spectaculaires destinés à susciter des émotions fortes.

En plus, les scénaristes utilisent de plus en plus le truc du "clown triste" : on réunit deux traits opposés dans le même personnage, ça rend intéressant pour pas cher. On aura ainsi le serial killer sympathique et justicier (Dexter), le vampire doux et romantique (Twilight), en attendant un loup-garou amateur de broderie, un Petit Chaperon Rouge sadique, ou pourquoi pas, un bûcheron neurochirurgien.

Cherchons un peu les troublés déficitaires de l'attention dans la production télévisuelle... celui qui me saute aux yeux, c'est le Dr Walter Bishop de Fringe. Après avoir passé 17 ans enfermé dans un asile psychiatrique (injustement, évidemment, car on est chez J.J. Abrams), il présente quelques légers dysfonctionnements. Entre autres, bien qu'il soit possédé par sa passion de la recherche, il est facilement distrait par une fringale, une discussion, ou tout événement inattendu. Il commence régulièrement  ses interventions par "j"ai deux choses à dire.." et ne parle que d'une seule. On doit lui rappeler pour qu'il s'exclame "Ah oui, la deuxième chose !".

Il s'interrompt régulièrement pour passer du coq à l'âne. Il connaît visiblement par cœur les premiers Star Wars.

Ses sensations corporelles l'interpellent assez soudainement : il a brutalement faim, et tout le monde doit s'arrêter pour apporter un milkshake à la vanille, il arrête une discussion avec un policier parce qu'il a envie d'uriner, ou digresse au cours d'une autopsie sur la sensation qu'il a d'une érection naissante !

Il travaille en écoutant de la musique, et il a bon goût (il écoute les mêmes chose que moi, c'est un gage de qualité... ;-) ). Il est souvent submergé par ses émotions. Tout ça flaire bon le TDAH.

La joie de faire une autopsie lui fait oublier la politesse. Plus généralement, il s'amuse avant de savoir si ça va être utile.Le mardi, il se promène nu.

Il laisse tout tomber (alors que l'univers court à sa perte !) pour faire exploser des bouteilles de Coca. Il ne se rappelle jamais du nom de son assistante Astrid, qu'il appelle au gré des humeurs : Astro, Aster, Astral, et autres à-peu-près.
Il a une réelle tendance aux addictions, très "sixties", d'ailleurs : peyotl, LSD, et autres... A côté de ça, il a  un haut QI (on évoque 170, mais ce sont des chiffres américains, et son fils affiche 190 !). On sait que les signes de TDAH et de HPI ("Haut Potentiel Intellectuel") se recouvrent souvent.

Il y a juste un truc qui me chiffonne, c'est qu'on explique ces bizarreries (qui ne me paraissent à moi pas si bizarres...) par le fait qu'on lui a retiré des bouts de cerveau. Comme si c'était un "moins" par rapport à une "normale".

On sait ce que j'en pense.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Quelque chose à dire ? C'est par là !