mercredi 6 mars 2013

J'ai testé la méditation dans le métro


Je pratique la méditation depuis plusieurs années, mais j'ai du mal à m'astreindre à la régularité. Je sais, c'est pareil pour tout le monde, mais avec ce que j'ai, c'est pire. Avec quelqu'un qui m'encadre, ça ne pose pas de problème, mais là, je n'ai plus ça en ce moment, alors je dois me débrouiller seul. Imaginez : à la moindre idée de planning ou de prévision, sans même parler de répétition routinière, ça y est, je zappe tellement que je ne me rappelle même plus où je suis, ni ce que je pensais. Commode.


La docteur m'a dit "prenez une activité quotidienne où vous décidez de vous mettre en pleine conscience" (le nouveau nom de la méditation), "jusqu'à ce que ça devienne une habitude". Les poubelles, oui, mais en pleine conscience. Alors ce matin, j'ai tenté le métro.

Eh bien je vais vous dire, ça n'est pas évident. L'idée de base, c'est de laisser le flux de conscience couler librement, sans s'y attacher. On remarque juste "tiens, une pensée", ou "aah, une émotion", parfois "oh, une sensation", et c'est tout. En cas d'accrochage (quand on se jette dans une pensée comme si c'était la vraie réalité, et qu'on part dans sa rêverie), on se recentre calmement et sans forcer sur sa respiration.

Ouais, ça c'est la théorie. Et dans le métro, les sensations sont très fortes et très variées : le piège pour un cerveau TDAH, qui se jette sur la nouveauté comme un chien sur sa pâtée. Sans parler de la peur de rater sa station, qui pour moi commence à la station suivant le départ, quel que soit la longueur du trajet. Et en plus, il faut garder son équilibre ! Et tous ces yeux qui regardent par en-dessous, ces regards de défi avortés, ou tout simplement absents... Un monde à découvrir. D'habitude, je me déconnecte assez facilement en entrant dans la rame, mais là, rien que de me dire "tiens, je vais me déconnecter", mon cerveau s'accroche à tout ce qui dépasse. C'est rien que pour me contrarier, évidemment... Je n'ai jamais autant remarqué les textures des peaux que ce matin. Ni la finesse des cheveux. Ni les nuances incroyables de couleurs des yeux de mes voisines et voisins. Pas le temps de me dire "tiens, une sensation", pour le coup... Trop occupé.

Je suis arrivé au boulot un peu dans le cirage ; avec tout ce qu'il y avait à voir, je serais presque resté jusqu'à la fin de la ligne, tiens...

En fait je n'ai pas pratiqué  la méditation, j'ai fait de la contemplation !


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