vendredi 5 juillet 2013

Découper des légumes, une ascèse

Quand je me sens un peu tendu, je fais la cuisine. Ça me force à rester concentré, car si je loupe une étape, ça part en sucette. Et puis, il y a la découpe des légumes.

Alors là, c'est mon truc, de découper des légumes. J'y prends un très grand plaisir, c'est même bizarre, je me demande un peu pourquoi. Ça doit avoir un rapport avec la concentration, je suppose. Si je zappe, je me coupe, donc je dois rester bien focalisé, et du coup ça me détend. Plus de pensées parasites, ou tout du moins, un super-bon prétexte hyper-chargé pour les mettre de côté : attention, tu vas te couper un doigt si tu zappes !


De temps en temps (rarement), je zappe quand même un peu, je suis franc. Une petite coupure par ci, une autre par là, aaah bah, faut du sparadrap, c'est tout ! Mais ça reste très rare.

Tout d'abord, il faut bien choisir le couteau. Pas de minable couteau de table vaguement affûté, non, un vrai couteau d'office (comme sur la photo) ou un couteau de chef. C'est le seul ustensile de cuisine ou je suis intraitable. Faut-il l'affûter ? Ça dépend du légume et de la coupe, c'est très technique... Il vaut mieux parfois avoir un couteau qui coupe juste pas mal (par exemple, pour des patates cuites à éplucher et à couper), et d'autres fois, un vrai rasoir (les oignons à émincer).

Puis, bien préparer les légumes. Là, j'ai mis des oignons rouges. C'est magnifique, le contraste entre ce violet intense et le blanc du cœur de pelure, je ne m'en lasse pas. Dans une salade de tomates avec de la salade, justement, ça fait un mélange de rouges, de violet et de vert très réjouissant. Et avec des patates cuites et de la ciboulette, c'est un vrai feu d'artifice ! Il m'a fallu les éplucher doucement, puis les fendre en deux, et enfin, couper délicatement les deux moitiés dans un sens, puis perpendiculairement. Placer sa main de maintien est un art délicat et subtil, qui demande une grande concentration. Trancher en faisant glisser la lame exige un coup de main et donc un entraînement de longue haleine.

Après, je disperse les petits morceaux du plat de la lame et des doigts, avant de les jeter dans la salade. Ils doivent tomber de façon homogène dans le saladier, sinon, en mélangeant, ça va être un vrai bazar.Après, je prends un moment pour contempler ma salade, avec amour (pour celles et ceux qui la mangeront et la dégusteront des yeux) et émerveillement (toutes ces couleurs !...).

Et les carottes à couper en bâtonnets, alors là, c'est l'extase.

Ne coupez plus vos légumes sans y faire attention, vous manqueriez une véritable expérience d'état de conscience modifié.

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